Aaltra
Un road movie en noir et blanc par Delepine et Kervern
Résumé
Delepine vit à la campagne, à 30mn en TGV de Paris, et passe sa vie entre son télé-travail, son épouse visiblement dérangée, sa passion pour la moto-cross et un voisin agriculteur (Kervern) qui prend un plaisir vicieux à lui bloquer la route avec son gros camion, de marque Aaltra (nous y voilà) sur les routes caillouteuses de son trou paumé, quand il ne l'espionne pas entre deux siestes. Suite à un malheureux concours de circonstance, Delepine perd son boulot et découvre que sa femme le trompe. C'est là qu'il pète les plombs et se rue sur son voisin, cause de ses malheurs. Un malheureux accident de camion leur fera perdre l'usage de leurs jambes à chacun, et c'est là que le road movie commence...
Mon avis
J'ai choisi d'aller voir ce film de façon impulsive. Ah, y'a deux Grolandais? On tente alors.Et je n'ai pas été déçu. Le film commence sur une ambiance lourde, d'attente, accentée par le noir et blanc et peu de dialogues. La vie des deux protagonistes principaux reste assez mystérieuse mais une odeur forte de lose s'en dégage, et elle ne va pas se dissiper le long du film.
La partie road-movie du film enchaîne des situations grotesques, et reprend quelques grands classiques d'humour grolandais:
- le vieux qui radote sa vie dans le vide,
- des scènes dans la rue qui dérapent,
- l'incrustation dans une famille qui commence à regretter sa générosité (et ce à deux reprises).
En quelque sorte ce film est une ode à la mesquinerie. Par leur situation, Delepine et Kervern sont conduits à diverses bassesses qui jettent une lumière nouvelle sur les handicapés: oui, ils peuvent aussi se comporter comme de parfaites ordures. Un nouveau regard, en quelque sorte, surtout que les deux Grolandais n'hésitent pas à gruger ceux qui veulent les aider, dans une démarche qui conviendrait plus à Kunst, mais passons.
En conclusion un film qui vaut le détour pour la performance des acteurs, l'absurde du scénario et une scène où Benoît Poelvoorde est parfait de mesquinerie.
Ce commentaire est garanti sans trace d'objectivité, conformément à la règlementation en vigueur, et a été écrit par Laurent
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