Cube 2 : Hypercube

Autant le dire tout de suite: ce film est grotesque. J'écris cette page pour que mon sacrifice en l'ayant vu au cinéma ne reste pas vain et profite aux autres. Comme le dirait Tool:

Boredom's not a burden anyone should bear.

Ah oui, dans la suite, je vais donner ce que l'on appelle des spoilers, dans le cas improbable où vous voudriez toujours perdre votre temps à voir ce film, vous êtes prévenus.

L'histoire, ou ce qui en tient lieu.

Vous avez peut-être vu le premier film du même nom1, dans ce cas, pas de soucis, c'est pareil mais en pire. Pour ceux qui auraient oublié, des personnages divers sont placés dans une structure faite de pièces cubiques communiquant entre elles par une petite porte au centre de chacune des 6 faces. Contrairement au premier, il n'y a plus les pièges aléatoires dans les pièces, ce qui rend l'évolution des personnages beaucoup moins intéressante. Au fur à mesure du film on se rend compte que chacun des personnages a un lien plus ou moins direct avec une grande société fabriquant des armes. Amateurs de la théorie du complot, vous êtes comblés.

Évidemment, les pièces semblent se répéter à l'infini sans espoir de sortie et il n'y a pas de flèche marquée exit. À part le pétage de plombs bien naturel que cette situation peut déclencher, l'histoire est émaillé de petits incidents intéressants:

  • ça commence par quelques impressions de déjà-vu bien inoffensives;
  • puis en ouvrant une porte nos héros rencontrent (fugacement) d'autres occurrences d'eux-mêmes. L'explication, pertinente à souhait, est que l'hypercube est un lieu instable où plusieurs flots de temporalité coexistent, et ce en accord bien sûr avec la théorie quantique;
  • la suite est complètement délirante, comme l'hypothèse quantique-machin peut le laisser deviner.

Histoire de bien vous gâcher le "suspense", quelques éléments importants:

  • oui, le merdeux va bien se taper l'avocate, mais il va y mettre le temps.
  • le grand vilain, c'est l'aveugle en fait.
  • à la fin tout le monde meurt, sauf la psy parce qu'elle était de mèche, mais on comprend pas trop, et puis de toute façon elle meurt quand même alors.
  • à la fin, on apprend que la "phase 2" est terminée. Les boulets, ils vont nous faire bouffer un troisième. Ça sera sans moi, et sans vous non plus j'espère.

A gné caméra?

Pitoyables eux aussi, les effets de caméra. Dès le départ, pendant le générique d'introduction on a l'impression que le cameraman a pris des hallucinogènes puissants réservés aux éléphants. Des plans rapprochés grotesques, ça sautille un peu par là, bref ça ennuie les yeux dans le seul but de bien montrer que Ouais, nous aussi on sait cadrer comme des connards. La marque d'un film réussi, c'est certain.

On peut comprendre aussi, tourner dans des pièces aussi petites ça laisse pas énormément de marge de manoeuvre alors on est tenté par la facilité, comme des gros plans sur les visages des gens qui crient pendant les moments "dramatiques"2.

Les personnages.

La découverte des personnages constitue un grand moment d'émotion dans ce film, surtout pour celui qui a vu le premier. On prend les divers traits de caractères des persos du premier, on mélange, on distribue au hasard et on a les persos du 2. Étonnant.

La psychologue.

Sa raison pour être dans ce merdier:

  • a priori, aucune, sauf qu'à la fin on apprend qu'elle était de mèche.

Ses façons de mourir:

  • balle dans la tête pour la demoiselle. Malheureusement, ça arrive bien trop tard.

Les moments où l'on voudrait la baffer:

  • à peu près tout le temps, mais c'est les moments où elle s'élève comme gardienne de la morale qui sont les plus pénibles.

Le détective barbu sociopathe.

Sa raison pour être dans ce merdier:

  • il était à la recherche d'une personne en rapport avec le Grand Méchant fabriquant d'armes.

Ses façons de mourir:

  • décapité par des cônes quantiques, poignardé par la psychologue.

Les moments où l'on voudrait le baffer:

  • ceux où il pète les plombs, et il y en a beaucoup, au lieu d'accepter sereinement la fatalité, ce con.

Le crétin.

Tête à claque à lunettes.

Sa raison d'être dans ce merdier:

  • il a conçu les panneaux des murs des pièces.

Ses façons de mourir:

  • broyé par un hypercube oscillant quantique, régulièrement cannibalisé par le détective.

Les moments où l'on voudrait le baffer:

  • tout le temps, ou presque. Le moment où il expose sa grande théorie quantiques des temporalités parallèles reste un must du genre.

La cinglé mathématicienne.

Hallucine la moitié du temps, pertes de mémoires, vieille grise et complètement siphonnée de manière générale.

Sa raison d'être dans ce merdier:

  • en tant qu'ex-brillante chercheuse en mathématiques fondamentales, elle a travaillé pour le Grand Méchant. Elle connaissait le physicien dont la théorie a rendu le merdier possible.

Ses façons de mourir:

  • poignardée par le détective à plusieurs reprises, et assimilée par des cônes de gelée quantique.

Les moments où l'on voudrait la baffer:

  • paradoxalement, elle est l'une des moins pénibles du film.

Le merdeux.

Un branleur d'informaticien écrivant des jeux, bref, du hacker pour fillettes.

Sa raison d'être dans ce merdier:

  • il a écrit un jeu dont certains concepts ont été repris dans l'hypercube. Il est en procès avec le Grand Méchant à ce sujet.

Ses façons de mourir:

  • momifié en pleine action avec l'avocate.

Les moments où l'on voudrait le baffer:

  • ceux où il parle d'Alex Trusk, le Grand Génie de l'Informatique. pHeaR.

L'aveugle.

Sa raison d'être dans ce merdier:

  • Alex Trusk, c'est elle. D'ailleurs elle se prénomme Sacha et, bon sang mais c'est bien sûr, Sacha est un diminutif d'Alex. C'est elle qui a désigné le merdier pour le Grand Méchant et elle a décidé de se cacher d'elle-même dans le merdier pour échapper au Grand Méchant.

Ses façons de mourir:

  • tête dévissée par le détective. A crac la nuque, et paf! la fille.

Les moments où l'on voudrait la baffer:

  • aucun.

L'avocate.

Sa raison d'être dans ce merdier:

  • elle est l'avocate du Grand Méchant dans son procès contre le merdeux. Ça, c'est la raison officielle. Maintenant, dans le film, c'est l'actrice la mieux foutue3, et on lui voit un bout de nichon. Que voulez-vous, les temps sont durs.

Ses façons de mourir:

  • momifiée en pleine action avec le merdeux.

Les moments où l'on voudrait la baffer:

  • pas que je sache.

Le général.

Sa raison d'être dans ce merdier:

  • moi je vous dis, tout ça c'est un coup de l'armée. La société fabriquant d'arme, c'est juste une couverture, de toute façon tout le monde sait bien que c'est le gouvernement qui est derrière tout ça. PHear.

Ses façons de mourir:

  • deux suicides, l'un par pendaison, et l'un en se menottant à un barreau pendant que de la gelée quantique avance sur lui.

Les moments où l'on voudrait le baffer:

  • quand il prie.

Remarques diverses.

Je pense qu'au détour d'une émission scientifique à la télé, le scénariste a entendu parler de la définition d'un hypercube et que ça lui a semblé être une superbe idée pour poursuivre le premier volet. On ne dénoncera jamais assez tout le mal que les émissions de vulgarisation scientifique peuvent faire, surtout quand on les regarde défoncé et qu'on n'en entend qu'un mot sur deux.

Sinon, un hypercube de dimension n, ce n'est jamais qu'un graphe à 2^n sommets que l'on peut représenter par les suites de n bits, et où une arête joint deux sommets dont la représentation diffère en une seule position. Réfléchissez deux instants, ça colle avec le segment, le carré et le cube.

Le problème de l'hypercube en dimension 4, c'est que c'est déjà trop pour vouloir le représenter en trois dimensions (étonnant, non?) mais ça laisse le champ libre à des remarques aussi pertinentes que:

Mais je croyais que la quatrième dimension, c'était le temps?

de la part du merdeux. Vu que le crétin enchaine sur la théorie quantique de la téléportation et de la superposition d'états expliquée par et pour des gamins de quatre ans, ça doit correspondre à peu près au moment où ma tentation de sortir de la salle a été la plus forte.

La révélation de la véritable identité de l'aveugle a été exploitée avec les pieds dans le scénario, et la fin est navrante.


[1] qui mériterait probablement de figurer dans les films pas de daube, quand quelqu'un aura la motivation d'en faire un commentaire.

[2] vous aussi participez au grand jeu Je compte les poils de barbe du pyschopathe.

[3] ah ben ouais, on va pas mettre des boudins aussi. L'est con lui.


Ce commentaire est garanti sans trace d'objectivité, conformément à la règlementation en vigueur, et a été écrit par Laurent

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