Lost in Translation

Bob, la cinquantaine, est une star de la télé franchement sur le retour.. Fauché, il accepte de tourner une pub pour le whisky japonais alors qu'il pourrait jouer sur les planches. Charlotte, jeune américaine, suit son mari photographe branché pour rock-stars branchées, qui la laisse dans un hôtel à Tokyo pendant qu'il va travailler. C'est ainsi que ces deux étrangers perdus se rencontrent dans le grand hôtel japonais au cours de leurs nuits d'insomnies. Et c'est ainsi que naît entre eux une amitié qui se transforme en une belle histoire d'amour, courte mais pudique. Une tête sur l'épaule, un baiser sur le coin de la bouche, une caresse sur le pied.

Après The Virgin Suicide, esthétique mais artificiel, Sofia COPOLLA réussit avec son deuxième film à peine un véritable coup de maître.. Lost In Translation est magnifique, rien n'y est superficiel, ni artificiel et surtout pas le bonheur et la grâce qui se dégagent de ce film.

Bill MURRAY si attendrissant en star paumée et ringarde compose un personnage vraiment cynique et hilarant. Comme à son habitude. La nouvelle Scarlett Johansson et son joli visage en femme délaissée par son mari branché est si sincère que l'on a du mal à ne pas tomber amoureux. D'ailleurs, le plan qui ouvre le film doit être le meilleur de toute l'histoire du cinéma...pour les hommes tout du moins !!

Thème récurrent dans le film, on découvre qu'être à la mode, c'est ringard ! Charlotte préfère se réfugier chez le déconnecté, plutôt que chez les branchés de sa génération : son mari absent, son amie-actrice débile, virulente critique des stars superficielles du ciné. Et lorsque le branché rencontre le déconnecté, lorsque Bob est invité à l'émission japonaise en vogue, ou quand il tourne et se fait prendre en photo (la scène la plus drôle du film), c'est toujours le passé de mode qui ressort et qui marque réellement sa présence.

C'est ainsi un peu sa vie que COPOLLA fille filme. Star branchée qui ne le souhaite pas, qui a vécu dans l'ombre et suivait ses proches à la lumière.

Charmante histoire qui est si bien servie. Encore une B.O. électro sublime (Air, toujours, et des artistes nippons) magnifiquement utilisée, comme dans The Virgin Suicide. Lumière pâle et contrastes peu prononcés souligne la perte des repères. Encore une fois, on sort de la salle remplit de gratitude, de légerté et d'euphorie. On s'est laissé guide durant tout le film, on nous a fait décoller avec le premier plan, on nous a fait planer puis on nous a poser délicatement sur cette rue surpeuplée ou pourtant les eux personnages sont seuls avec nous.

Rempli d'un sentiment léger, on sort et on pense toute le reste de la journée à Ma'am Scarlett.
Heureux en sortant et amoureux de l'actrice à la fin du film, ça vous rappelle rien??

Commentaire par Braddy from Carpet.

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