Le Véritable Guide Étymologique

Le Véritable Guide Étymologique

L'Histoire telle que nous la connaissons n'est qu'un vaste mensonge, orchestré par un complot intergouvernemental destiné à nous cacher la Vérité. Ils sont parmi nous, et des gens puissants nous cachent leur existence. Ils sont hostiles, ils veulent gouverner le monde. Alors comme ici au KomiTê on a le sens de la concurrence, on ne peut pas laisser faire. Pour cela, des experts du KomiTê risquent tous les jours leur vie à la recherche de la Vérité. Et maintenant, encore plus de gens du KomiTê risquent quotidiennement leur vie pour faire connaître au monde entier cette Vérité. Ici nous traitons de la Vérité sur l'étymologie de divers mots et expressions courantes.

Stoïque

Cet adjectif, qui signifie "impassible", "inébranlable", est composé de deux racines : "sto-", abréviation de l'anglais "store", qui signifie "stocker en mémoire" ou "écrire dans la mémoire", et "-ic", abréviation de l'ancien français "hic" qui signifie "problème", et qui est resté dans l'expression populaire "Y a un hic."

L'origine de ce mot remonte aux débuts de l'informatique, à l'époque où la mémoire vive était très chère, peu fiable, et de faible capacité. À cette époque chaque octet de mémoire était précieux, ce qui explique qu'au lieu de faire de long messages d'erreur comme de nos jours, on affichait simplemement d'abord "hic", qui est devenu très vite "ic" pour gagner encore un octet.

À cette époque, donc, la mémoire était peu fiable, ce qui fait que dans les stockages de valeur en mémoire, il arrivait régulièrement que, pour une obscure raison, ça ne marche pas. Alors les programmeurs ont eu l'idée de réessayer deux ou trois fois d'écrire dans la mémoire avant de dire qu'il y a un problème. Pour gagner encore de l'espace, et comme ça finissait toujours par marcher, ils ont programmé ça sous forme de boucle, qui essaye d'écrire jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de problème.

Un jour un programmeur avait une mémoire vraiment défectueuse, ce qui fait que l'écriture échouait à chaque fois. Alors quand il mettait son programme en route, il ne se passait rien. Comme à cette époque les programmeurs étaient aussi modestes, il s'était dit qu'il avait dû faire une erreur. Il a donc "débuggé" son programme (pratique aujourd'hui désuette) en lui faisant afficher à chaque étape ce qu'il faisait. Il s'est donc retrouvé avec un écran rempli de "stoic", une écriture suivie d'un problème.

Et comme à cette époque on ne connaissait pas encore les plantages, et que les touches Ctrl, Alt et Del n'étaient pas encore inventées, l'ordinateur restait comme ça, sans que l'on ne puisse rien faire. Il était devenu impassible. C'est ainsi que l'adjectif "stoic" est entré dans le jargon informaticien de l'époque, en exprimant le fait que l'ordinateur ne réagisse plus.

Ensuite ce terme a été francisé en "stoïque" et est passé dans le langage courant, pour désigner la plupart du temps une personne impassible.

Virer

Ce verbe, qui signifie "jeter dehors", ou plus généralement "se débarasser violemment de quelque chose que l'on apprécie peu", est construit sur la racine "vir" qui est tirée du mot "virologie" qui désigne la section de la biologie spécialisée dans l'étude des virus.

L'origine de ce mot remonte à une sombre période pour la biologie, où les querelles entre spécialités étaient fréquentes et violentes. C'était à un moment où la virologie était dans une position particulièrement faible, et le mépris des autres spécialités était tellement grand qu'avoir fait ne serait-ce qu'une semaine de virologie dans sa vie était un motif suffisant pour être exclu du laboratoire.

Il y avait donc des biologistes qui dissimulaient leur passé de virologie, mais ils n'étaient pas très doués car ce n'était pas (et n'est encore pas) inclus dans leur formation. Ainsi tôt ou tard la vérité finissait par éclater, et l'exclusion s'ensuivait promptement. Il n'était donc pas rare d'entendre parler de conversation du type :
« Mais je croyais que tu bossais dans tel labo ?
– Ouais, mais j'ai fait viro. »

Ensuite l'expression a progressivement évolué vers la tournure "je me suis fait viro", pour insister encore plus sur le côté passif du biologiste exclu dans l'histoire, et ainsi sous-entendre que ce n'était absolument pas de sa faute.

Cette expression a été brutalement remise en question après une sordide histoire mettant en jeu un biologiste ex-virologue qui, comme la plupart des scientifiques, n'articulait pas très bien, et une directrice laboratoire prénommée Véronique. Comme cette histoire avait causé un grand tort à la discipline virologique déjà mal en point, ils ont décidé de modifier subtilement l'expression pour cela ne se reproduise plus. Ils ont donc opté, après quelques débats d'une violence dont seuls les virologues ont le secret, pour l'expression "je me suis fait viré".

À partir de là il n'y avait qu'un pas vers une forme homophone qui semble plus correcte grammaticalement, à savoir "je me suis fait virer". L'infinitif était donc né, et il n'a fallu ensuite que peu de temps pour qu'il devienne un verbe à part entière, avec toutes les formes conjuguées. Ensuite est venue la période où l'introduction de nouveaux mots était "in", et c'est ainsi que le verbe "virer" s'est répendu dans la population non-biologiste, avec le sens qu'on lui connaît actuellement, et qui a d'ailleurs conservé tout le mépris des biologistes de l'époque envers les virologues.

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