Sin City

Une adaptation cinématographique, ce n'est jamais très facile. Il arrive par exemple qu'on se base sur une trilogie, mettons Le seigneur des anneaux qui est un roman lu et apprécié par pas mal de gens, qu'on en fasse 3 films lents et boursouflés dans lesquels on aura choisi d'accentuer l'histoire d'amour entre deux personnages parce que c'est de bon ton et que ça fait rêver les collégiennes (donc ça fait vendre) au détriment de passages plus intéressants.

Ou alors on peut se baser sur une bande dessinée dont le sexe, la violence et le meurtre sont les thèmes principaux, et en faire deux heures de bonheur intense où on ne s'emmerde pas une seconde et qui auraient tendance à me redonner espoir dans le cinéma.

Pour mieux comprendre mon avis il est peut-être utile de dire que je n'ai pas lu la BD. Mais peu importe, dans les cinq premières minutes le ton est donné : ça va saigner. Et au bout de dix minutes on se sent déjà familier du cadre de l'action, entrainé dans une succession de scènes plus ou moins violentes à la limite de la jubilation pour certaines. Car voilà l'exemple à suivre quand on filme de la violence : quand dans un combat le héros plante une hachette dans la tête d'un méchant, on veut voir la lame s'enfoncer dans la boîte crânienne, et non pas, comme par exemple dans le seigneur des anneaux, voir la scène dans une espèce de flou artistique où les protagonistes qu'on devine au nombre de deux sont soit en train de jouer aux charades, soit se préparent à une position sexuelle très originale, pour le peu qu'on en voit.

La tendance est moins forte que dans Pulp Fiction par exemple, mais les histoires s'enchevêtrent gentiment, les NPC de l'une devenant les personnages principaux d'une autre, et la scène finale reprend le tout début comme pour compléter une espèce de cycle mystérieux. Le cinéaste nous a invité dans la ville de Frank Miller le temps du film, et nous la quittons comme nous l'avons découverte, encore à moitié plongés dans son ambiance noire et prêts à nous jeter sur la BD, en tout cas c'est mon cas.

Est-ce que j'ai dit que j'ai trouvé les images très belles, avec des plans en ombres comme c'était le cas dans Kill Bill?


Ce commentaire est garanti sans trace d'objectivité, conformément à la règlementation en vigueur, et a été écrit par Laurent.

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